Repéré pour vous

Principe

Vous trouvez ici une sélection de recensions sur des ouvrages liés au métier de coach ou à la posture d’accompagnement.

Toutes sont :

  • Issues de notre lettre interne mensuelle, qui en propose une à chaque numéro,
  • Rédigées par nos membres.

Les ouvrages évoqués :

« Savoir être coach : un art, une posture, une éthique », Reine-Marie Halbout

Eyrolles, Editions d’organisation — janvier 2009

« Certains auteurs ont choisi de nous parler du métier de coach. Reine-Marie Halbout opte pour une vision élargie et nous montre que le coaching peut être « maintenant considéré comme une des formes contemporaines de l’accompagnement… au carrefour de la psychologie, de la sociologie et de la connaissance des organisations ».

Etre coach, c’est exercer un art, adopter une posture spécifique et respecter une hygiène, une déontologie.

« Savoir être coach » nous propose de nombreux angles de vue :

Tout d’abord, resituer le coaching au travers d’une histoire de l’accompagnement, depuis les courants philosophiques et éducatifs à l’accompagnement thérapeutique en passant par les courants religieux…
Accorder une place importante à l’hygiène du coach, à la supervision et à la créativité du coach.
Engager une réflexion sur les enjeux d’un coaching en fonction des étapes de la vie.
Après avoir brossé un panorama des référentiels théoriques, démarches et outils, Reine-Marie Halbout entreprend de répondre sans ambages aux critiques du coaching, qu’elles viennent des praticiens, des philosophes, psychiatres ou sociologues qui s’inquiètent des risques de « normalisation » que le coaching pourrait représenter.

Laissons à l’auteur le soin de nous résumer en quelques phrases ce que sont pour elle le coach et le coaching.

« Le coaching suscite la réflexion sur la place du sujet, du désir, de la cohérence et du sens. Il questionne sur les interactions entre le sujet et son environnement et ouvre à la prise en compte de la dimension politique. Le coach est donc un passeur vers plus d’éthique et de responsabilité, un professionnel engagé dans la vie de sa cité, qui ne cesse de se questionner sur sa posture et sa pratique ».

Si vous partagez cette conviction, la lecture de « Savoir être coach » s’impose. Si vous restez dubitatif, la lecture du même opus ne pourra qu’être éclairante ! »

Par Jean-Yves Arrivé

« Quand le travail fait symptôme ; essai de psychanalyse appliquée », Catherine Blondel

Vis-à-vis Editions – 2008

« Le livre de Catherine Blondel, psychanalyste, a pour objet le rapport au travail des cadres salariés des entreprises actuelles. Il s’avère particulièrement novateur car son écriture se maintient à un niveau psychanalytique cohérent à chaque page avec la théorie elle-même et ses concepts.

Les psychanalystes sont silencieux sur la question de l’enjeu social et relationnel du travail pour la personne, nommée psychanalytiquement « le sujet de l’inconscient ». Catherine Blondel a décidé, elle, de faire parler la psychanalyse à partir de sa pratique de coach d’entreprise, sur le thème, au fond, politique du rapport au travail comme enracinement du « lien social ».
La théorie psychanalytique du sujet, différente de la théorie sociologique de l’individu, n’est pas quittée des yeux par l’auteur pour donner à ce livre, ancré dans l’analyse de la demande de coaching de la part de salariés d’entreprises, la rigueur d’une démonstration clinique.
La thèse consiste en ce que l’exigence de performance aujourd’hui généralisée dans les entreprises multinationales, voire exacerbée par la dite « mondialisation », produit deux effets contradictoires sur la personne des salariés, effets intrinsèquement mêlés et vécus simultanément :
– La demande de performance dont le supérieur hiérarchique, lui-même sujet, est le vecteur, peut créer de la souffrance et un processus de victimisation chez ceux à qui elle s’adresse,
– et pourtant le sujet s’y engouffre de tout son désir, comme on dit de toutes ses forces, et en éprouve au cours de son activité professionnelle de la jouissance, comme on dit « jouir de la vie ».

Cependant, jouir de la vie n’est pas jouir du travail, cela comporte moins de risque car la vie n’est pas structurée comme une entreprise économique à but lucratif.

Jouir du travail n’est pas sans conséquence car l’entreprise organise les rapports humains sur un mode de dépendance hiérarchique ou bien sur un mode « client – fournisseur » étendu abusivement aux relations de travail internes alors qu’il ne se justifie qu’en externe.

Jouir du travail n’est pas sans conséquence puisque « l’autre » dont chacun dépend pour réussir sa performance veut jouir lui aussi de son travail, pris dans les mêmes filets de la performance. Cette logique intrapsychique comporte un risque relationnel grave où l’un peut se montrer le persécuteur de l’autre ou bien la victime de l’autre et cela à tour de rôle.

La souffrance est donc invitée au festin à hauteur de la jouissance espérée. La souffrance s’exprime dans la plainte infiniment connue de l’absence de reconnaissance. Mais comment l’un pourrait reconnaître l’autre, et à quel titre, dans la course effrénée de chacun à la réussite maximum ?

Face à cette fuite en avant constatée, Catherine Blondel prend position dans sa pratique : elle accompagne les personnes venues « faire » un coaching professionnel à la recherche d’une voie étroite, la leur, entre refus d’être consommateur de son propre travail, de s’y consumer, et tentation de s’en protéger au risque de se couper de l’autre, des autres. »

Par Annie Cottet