LETTRE D’INFORMATION
N° 65  –  Novembre/Décembre 2019

« Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées,

la valeur n’attend point le nombre des années ».

Pierre Corneille, Le Cid

A qui s’adresse cette nouvelle accréditation ?

Aux coachs formés, installés et supervisés, qui ont démarré la pratique du coaching professionnel, mais qui n’en ont encore qu’une expérience récente. Ils n’ont connu que quelques types de situations, ont – par exemple – peu eu l’occasion d’intervenir dans un cadre tri- ou quadripartite, mais les coachings qu’ils ont conduits leur ont déjà permis – en situation réelle – de clarifier leur posture, de s’interroger sur le choix du cadre et l’utilisation de leurs référentiels, comme de s’ajuster à la demande et à la dynamique d’évolution de leurs clients. Ils ont aussi conscience qu’il leur faut continuer leur chemin de professionnalisation en associant formation, supervision, échange de pratiques, et travail sur soi. Ainsi, ce début d’expérience leur permet déjà de démontrer la qualité de leur pratique, de leur réflexivité et de leur engagement dans une démarche continue de professionnalisation.

Témoignage d’Isabelle Lespingal :

Entrer au  Comité d’accréditation s’est, pour moi, apparenté à un parcours, assez proche finalement de celui qui m’a amenée à présenter ma candidature pour devenir Membre Titulaire en 2009 : m’interroger sur ma légitimité, sur mes motivations profondes tout d’abord, puis sur ma disponibilité, mes apports possibles au collectif. Cette réflexion s’est nourrie de rencontres avec certains membres du  Comité d’accréditation, leurs témoignages, leurs questionnements et un an s’est écoulé avant mon entrée au  Comité d’accréditation.

Témoignage d’Isabelle Kinderf : Le travail de l’accréditation : la visite d’un jardin, une rencontre extraordinaire de l’altérité, un chemin de développement…

A Kyoto, le jardin zen de Ryoan-ji, aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est constitué de 15 pierres. Or, celles-ci sont disposées de telle sorte qu’on ne peut les voir toutes à la fois, quelle que soit la place que prend l’observateur autour du jardin.

Témoignage sur le vécu de la démarche et du processus d’accréditation par une associée

Je me suis engagée dans le processus d’accréditation en tant que membre associée SFCoach parce que c’était pour moi la poursuite logique d’un processus de professionnalisation dans ma pratique de coach. J’ai tiré de nombreux bénéfices du processus d’accréditation, tant au niveau de la réflexion sur ma posture qu’au niveau de la prise de recul concernant la dynamique et les effets de ma pratique.

J’identifie quatre temps forts dans mon expérience :

Démarche et processus d’accréditation à la SFCoach vu par un membre associé

Lorsque j’étais « jeune coach » en 2006, je me suis posé la question d’une accréditation à la SFCoach. A l’époque le processus me paraissait compliqué et je manquais à mes yeux de légitimité dans le métier.
Les années ont passé et au regard du nombre d’années qu’il me reste à exercer, j’ai décidé d’entrer dans le processus d’accréditation. Je suis certain que dans les mois et les années qui viennent, la profession et ses représentants auront besoin de « peser » dans le paysage.

Témoignage sur le vécu de l’accréditation par une membre associée

De ce processus d’accréditation, j’ai retiré une satisfaction d’avoir traversé les différentes étapes du dossier de candidature, de l’entretien et du feedback post réponse, un vécu de « qualité » du processus, une satisfaction (fierté ?) d’avoir reçu une réponse positive, un vif intérêt pour avoir pu partager et échanger en fin de processus sur des axes de développement de ma pratique de coach, une curiosité et un intérêt « à vivre désormais de l’intérieur » la SFCoach, et participer à sa dynamique.

Le parcours de l’accréditation vu par une membre titulaire

Dans un contexte où les écoles de coaching se développent offrant sur la place des centaines de nouveaux coachs chaque année, le rôle d’un syndicat professionnel est de plus en plus important, garant des contours du métier et de son cadre éthique.

C’est avec un peu de recul et une longue expérience que j’en arrive à cette conclusion, peu motivée au départ pour adhérer à une telle organisation et à passer par les figures imposées qui me semblaient superflues après une formation de psychologue du travail et une expérience de l’accompagnement professionnel de plus de 20 ans, avant que cela ne s’appelle le coaching. Je n’envisageais ni de me former au coaching, et encore moins d’intégrer une organisation professionnelle et d’entamer un parcours d’accréditation.

Alors qu’est-ce qui me fit changer d’avis en 2009 et qu’ai-je retiré de ce long chemin de professionnalisation sur lequel je suis toujours engagée ?

François Jullien

Philosophe et sinologue, François Jullien déploie une oeuvre atypique, qui se risque dans l’entre-deux des cultures, des langues et des paradigmes pour y ouvrir un espace de pensée original. Ainsi, son travail sur la notion d’efficacité, en identifiant les logiques de processus, permet de sortir d’une vision centrée sur la finalité, et réintroduit dans l’agir un rapport au temps et au corps, qui ré-interroge la notion de performance et la figure du héros.
A ce titre, il apporte des éclairages pertinents pour les praticiens de l’accompagnement professionnel, tout en replaçant la pensée chinoise dans sa propre complexité et ses propres limites, et à ce titre tranche avec les simplifications à la mode.